Commission culture judo
Responsable : Michel BERTHIER
L’histoire du judo
Le Judo, une inspiration de la nature.
En observant les branches chargées de neige et voyant les plus grosses casser sous le poids de l’agresseur naturel et les plus souples s’en débarrasser en pliant, un moine japonais fit le constat suivant : le souple peut vaincre le fort. S’inspirant de cette observation et des techniques de combat des samouraïs, Jigoro Kano posa en 1882 les principes fondateurs d’une nouvelle discipline :
le judo, littéralement « voie de la souplesse ».
En proposant un développement physique, moral et spirituel, le judo permet aux judokas de s’épanouir en harmonie avec eux-mêmes et surtout avec les autres. En France, le judo apparaît dans les années 1930, mais il se développe surtout après la seconde guerre mondiale sous l’impulsion de Maître Mikinosuke Kawaishi et de Paul Bonet-Maury, président-fondateur de la Fédération Française de Judo en décembre 1946.
A partir des années 1960, le courant sportif devient dominant. Le Judo est inscrit au programme des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964. Brillants lors des compétitions européennes, les judokas français obtiennent leurs premiers succès en 1972 aux Jeux Olympiques de Munich : Jean-Claude Brondani, Jean-Paul Coche et Jean-Jacques Mounier deviennent les premiers français médaillés Olympiques.
Aux championnats du monde de Vienne en 1975, Jean-Luc Rougé devient le premier champion du monde français. Depuis, les résultats français n’ont fait que progresser tant chez les hommes que chez les femmes.
En 2000, aux Jeux Olympiques de Sydney, David Douillet devient le judoka le plus titré de tous les temps (4 fois champion du monde et 2 fois champion olympique).
En 2017, à l’occasion des championnats du monde open à Marrakech, Teddy Riner établit un nouveau record du judoka ayant remporté le plus de titres de champion du monde (10).
L’histoire du judo en France
Au début du siècle, les Français connaissaient déjà le Jujitsu grâce à quelques voyageurs japonais.
Mais l’engouement est certain à partir de 1905. Cette année, est organisé un grand combat confrontant George Dubois, un expert en savate française et Ernest Régnier (alias « Ré-Nié »), un professeur de jujitsu. C’est le modèle français, occidental contre le modèle japonais, oriental. Lequel est le plus efficace?
La victoire de Régnier, en 6 secondes marque le début d’un énorme retentissement pour le Ju Jitsu en France.
Peut-être reconnaitrez-vous la technique qui a permis à Ernest Régnier de vaincre si rapidement ?
Par la suite, Moshe Feldenkrais, un physicien universitaire crée le Jujitsu Club de France.
En 1933, Feldenkrais rencontre Jigoro Kano et se laisse convaincre par l’intérêt éducatif du Judo.
Il souhaite donc la présence d’un judoka en France. Feldenkrais invite alors Mikinosuke Kawaishi.
Kawaishi n’a pas les mêmes méthodes que Kano, mais il connaît bien les attentes des occidentaux. En effet, il a notamment créé le système de ceintures de couleurs (il n’existe que la blanche et la marron au Japon).
Avec l’aide de Feldenkrais, ils élaborent un panel de 147 techniques qu’ils classent en familles (techniques de bras, de jambes, de hanche, etc.). C’est le Go-kyo No Waza.
A ses débuts en France, le judo était principalement pratiqué par des intellectuels (pour la richesse de ses principes mécaniques) et des militaires (comme méthode de défense). Néanmoins, le tissu associatif national se développe et la Fédération Française de Judo est créée en 1946.
Des crises parcourent alors cette fédération. Tout d’abord, certains disciples souhaitent prendre le modèle du Kodokan (Jigoro Kano) et proclament leur indépendance (Union fédérale des amateurs de judo Kodokan). Ils suivent alors les cours de Shozo Awazu (disciple japonais de Kawaishi) ou d’Ichiro Abe (émissaire du Kodokan implanté à Toulouse).
A ses débuts en France, le judo était principalement pratiqué par des intellectuels (pour la richesse de ses principes mécaniques) et des militaires (comme méthode de défense). Néanmoins, le tissu associatif national se développe et la Fédération Française de Judo est créée en 1946.
Des crises parcourent alors cette fédération. Tout d’abord, certains disciples souhaitent prendre le modèle du Kodokan (Jigoro Kano) et proclament leur indépendance (Union fédérale des amateurs de judo Kodokan). Ils suivent alors les cours de Shozo Awazu (disciple japonais de Kawaishi) ou d’Ichiro Abe (émissaire du Kodokan implanté à Toulouse).
Quelques premiers :
- En 1939, Maurice Cottereau devient le 1er Ceinture Noire Français.
- En 1943, ont lieu les premiers championnats de France. Ils sont remportés par Jean de Herdt (il n’y avait pas de catégories de poids).
- Le premier français à être champion du monde est Jean-Luc Rougé en 1975.
- Jocelyne Triadou est la 1ère championne de France et la 1ère Française à décrocher la médaille d’or aux championnats du Monde (1980).
- Les premiers champions olympiques français sont Thierry Rey et Angelo Parisi en 1980.
Les valeurs et la culture judo
Le judo véhicule des valeurs fondamentales qui s’imbriquent les unes dans les autres pour édifier une formation morale. Le respect de ce code est la condition première, la base de la pratique du judo.
Le code moral
Les valeurs complémentaires
Les dates clés
1860 |
Naissance de Jigoro Kano, fondateur du Judo |
1882 |
Début du Judo Kodokan, méthode d’enseignement de Jigoro Kano |
1889 |
Premier voyage d’étude de Jigoro Kano en Europe |
1905 |
Septembre : ouverture d’une école de jujitsu |
1909 |
Le Kodokan, association privée, devient un organisme reconnu légalement, Jigoro Kano est le premier représentant japonais du Comité International Olympique |
1911 |
Création interne officielle d’une section de formation de professeurs de Judo au Kodokan |
1922 |
Création d’une section « l’Association Culturelle du Kodokan » basée sur les principes du « meilleur emploi de l’énergie » et de la « prospérité mutuelle« |
1930 |
Premiers championnats de Judo, au Japon, à caractère officiel |
1932 |
Création d’une section « l’Association pour l’Etude Médicale du Judo » au Kodokan |
1935 |
Octobre : Arrivée à Paris de Mikinosuke Kawaishi |
1938 |
Décès de Jigoro Kano. |
1939 |
20 avril : Première ceinture noire décernée à un Français, Maurice Cottereau, par le professeur Kawaishi |
1943 |
30 mai : Premier championnat de France, Jean de Herdt vainqueur |
1946 |
Création de la Fédération Française de Judo et de Ju-Jitsu (FFJJJ), Président, Paul Bonet-Maury (1946-1956) |
1947 |
9 novembre : Création du Collège National des Ceintures Noires |
1948 |
Création de la Fédération Européenne de Judo, Président, Aldo Torti (Italie) |
1950 |
Première compétition féminine, « autorisée aux dames titulaires de la ceinture orange » Arrivée en France de Shozo Awazu, assistant du professeur Kawaishi |
1951 |
Création de la Fédération Internationale de Judo, Président, Aldo Torti (Italie) Premier championnat d’Europe de l’après-guerre à Paris |
1956 |
Premier championnat du monde masculins seniors (Tokyo), Henri Courtine est demi-finaliste Paul de Rocca-Serra est élu président de la FFJDA (1956) Jean Pimentel est élu président de la FFJDA (1956-1961) |
1958 |
Deuxième championnats du monde à Tokyo : Bernard Pariset est demi-finaliste |
1960 |
Le Judo masculin est inscrit au programme des Jeux Olympiques de Tokyo 1964 André Ertel (France) est élu président de l’Union Européenne de Judo |
1961 |
La France organise pour la première fois les championnats du monde de Judo à Paris. Victoire d’Anton Geesink, premier Européen à vaincre les Japonais Claude Collard est élu président de la FFJDA (1961-1966) Robert Boulat est nommé directeur technique national (1961-1966) |
1962 |
Premières rencontres par équipes entre la France et l’URSS |
1964 |
JEUX OLYMPIQUES, TOKYO |
1966 |
Georges Pfeifer est élu président de la FFJDA (1966-1972) Henri Courtine est nommé directeur technique national (1966-1976) |
1967 |
Publication de la « Progression française » |
1971 |
Création du Comité National des Grades |
1972 |
JEUX OLYMPIQUES, MUNICH |
1973 |
René Audran est élu président de la FFJDA (1973-1976 et 1977-1980) |
1975 |
CHAMPIONNATS DU MONDE, VIENNE Premier championnat d’Europe féminin |
1976 |
Premier championnat de France féminin Pierre Guichard est nommé directeur technique national (1976-1986) |
1979 |
Henri Courtine est élu Directeur sportif de la Fédération Internationale de Judo |
1980 |
CHAMPIONNATS DU MONDE, NEW-YORK |
1981 |
Georges Pfeifer est élu président de la FFJDA (1981-1984 et 1985-1986) |
1982 |
CHAMPIONNATS DU MONDE FEMININS, PARIS |
1986 |
Daniel Berthelot est élu président de la FFJDA (1986-1988 et 1989-1992) Jean-Luc Rougé est nommé directeur technique national (1986-1996) |
1988 |
JEUX OLYMPIQUES, SEOUL |
1991 |
François Besson est élu Directeur sportif de la Fédération Internationale de Judo |
1992 |
JEUX OLYMPIQUES, BARCELONE |
1994 |
La première coupe du monde masculine par équipes de nations a lieu à Paris, la France est vainqueure Jean-Luc Rougé est nommé Directeur de la FFJDA |
1996 |
JEUX OLYMPIQUES, ATLANTA |
1997 |
CHAMPIONNATS DU MONDE, PARIS Fabien Canu est nommé directeur technique national. |
1998 |
Coupe du monde par équipes de nations : les hommes se classent 3èmes et les femmes terminent 2èmes. |
1999 |
CHAMPIONNATS DU MONDE, BIRMINGHAM |
2000 |
JEUX OLYMPIQUES, SYDNEY |
2001 |
CHAMPIONNATS DU MONDE, MUNICH 16 octobre : l’Institut du Judo à Paris est officiellement inauguré par le président de la République, Monsieur Jacques Chirac, en présence de nombreuses personnalités réunies autour de Monsieur Michel Vial, président de la Fédération Française de Judo. |
2002 |
CHAMPIONNATS DU MONDE PAR EQUIPES DE NATIONS, BALE |
2003 |
CHAMPIONNATS DU MONDE, OSAKA |
2004 |
JEUX OLYMPIQUES, ATHENES |
2005 |
19 février : Jean-Luc Rougé est élu président de la FFJDA
JEUX MEDITERRANEENS, ALMERIA Brigitte Deydier est nommée directrice technique nationale Jean-Luc Rougé est élu vice-président de l’Union Européenne de Judo |
2006 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, TEMPERE (FINLANDE)
CHAMPIONNATS DU MONDE PAR EQUIPES DE NATION, PARIS
CHAMPIONNATS DU MONDE JUNIORS, SAINT-DOMINGUE |
2007 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, BELGRADE (SERBIE) |
2008 |
8 novembre : Jean-Luc Rougé est réélu président de la FFJDA
|
2009 |
1er octobre : Jean-Claude Senaud est nommé directeur technique national |
2010 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, VIENNE (AUTRICHE) CHAMPIONNATS DU MONDE, TOKYO (JAPON) |
2011 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, ISTANBUL (TURQUIE)
|
2012 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, TCHELIABINSK (RUSSIE) Novembre : réélection de Jean-Luc Rougé à la présidence de la FFJDA |
2013 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, BUDAPEST (HONGRIE) L’institut du judo accueille les championnats d’Europe vétérans
|
2014 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, MONTPELLIER CHAMPIONNATS DU MONDE, TCHELYABINSK (RUSSIE) |
2015 |
JEUX EUROPEENS, BAKOU (AZERBAIDJAN) Le PARIS GRAND SLAM se déroule exceptionnellement au mois d’octobre à cause des travaux en cours en février au Palais-Omnisports de Paris Bercy. Le Paris Grand Slam est le premier événement a avoir lieu à l’AccorHotels Arena. |
2016 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, KAZAN (RUSSIE)
|
2017 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, VARSOVIE (POLOGNE) CHAMPIONNATS DU MONDE, BUDAPEST (HONGRIE) CHAMPIONNATS DU MONDE TOUTES CATÉGORIES, MARRAKECH (MAROC) |
2018 |
Achat du Grand Dôme de Villebon-sur-Yvette (91 – ESSONNE) par la Fédération Française de Judo CHAMPIONNATS D’EUROPE, TEL AVIV (ISRAEL) CHAMPIONNATS DU MONDE, BAKOU (AZERBAIDJAN) |
2019 |
JEUX EUROPEENS, MINSK (BIELORUSSIE) CHAMPIONNATS DU MONDE, TOKYO (JAPON) |
2020 |
CHAMPIONNATS D’EUROPE, PRAGUE (REPUBLIQUE TCHEQUE) 22 novembre : Stéphane Nomis est élu à la présidence de la FFJDA. Il remporte 60% des voix face à Jean-Luc Rougé, président de 2005 à 2020. |
Kagami biraki : la cérémonie des voeux
Le Kagami Biraki, tradition japonaise introduite au Kodokan par Jigoro KANO, revêt une importance toute particulière dans le Judo. Elle permet de se retrouver entre amis de façon conviviale sur les tatamis à l’occasion de la nouvelle année. C’est une façon de retourner aux sources dans les domaines de la technique, de la culture et de la tradition, spécifiques à notre art martial.
Le Kagami Biraki est célébré traditionnellement le 11 janvier. Dans les dojo, cette fête marque la cérémonie des vœux. Jigoro Kano emprunte le rite annuel aux coutumes des samouraïs. Anciennement, les guerriers se réunissaient pour nettoyer leurs armes et polir leurs armures. Pour les purifier, ils plaçaient devant l’autel un petit miroir (Kagami) symbole d’harmonie et d’ouverture et des gâteaux de riz eux aussi en forme de miroir (Kagami mochi). La coutume du Kagami biraki fut introduite au Kodokan en 1884. Aujourd’hui, de nombreux dojo dans le monde ont repris cette tradition. Elle se déroule selon un même programme : vœux, présentation de kata, randori, remise de grades. Ensuite, les gâteaux de riz sont brisés puis mélangés à une sorte de soupe de haricots rouges prise en commun.
La célébration du Kagami biraki reflète certains des mythes fondateurs de la culture japonaise. Kagami signifie miroir. Kagami biraki est souvent traduit par « polir, nettoyer le miroir », « casser le miroir », « le jour des armures », « briser les gâteaux de riz ». De nos jours, l’expression est couramment associée au fait de briser le dessus d’un tonnelet de saké lors des fêtes les plus diverses.
La symbolique du miroir que l’on retrouve dans la sphère du gâteau de riz et dans le couvercle du baril permet un feuilletage de lectures. Dans l’histoire mythique de la création du Japon, le miroir, l’épée et la sphère ou le joyau jouent un rôle symbolique prépondérant. L’emblème du Kodokan à la forme d’un miroir octogonal ou yata no Kagami. Selon la légende, le miroir yata, à la différence des autres miroirs, ne reflète pas le visage mais l’âme de celui qui regarde. Le cercle rouge central et le miroir symbolisent ainsi la quête du judoka vers un idéal d’honnêteté et de pureté.
La fête du Kagami biraki revêt une fonction sociale. Elle resserre les liens du groupe et entretient un état d’esprit commun. C’est l’expression d’une philosophie de la vie ancrée dans des traditions ancestrales qui perpétue autant l’engagement collectif que l’équilibre individuel.